Les Contes de Sarajevo
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Une ville détruite, des habitants perdus et d'étranges individus que l'on jugerait sortis tout droit de contes de fées... Mais que se passe-t-il donc ?
 
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 Nεsεr

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2 participants
AuteurMessage
Neser

Neser


Nombre de messages : 5
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Date d'inscription : 31/03/2009

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MessageSujet: Nεsεr   Nεsεr EmptyMer 1 Avr - 14:29

["La flamme peut détruire. - Maîtrisée, elle illumine."]
- Christian Jacq.






"Personne n'aime les chiens errants.

C'est agressif, sauvage, et bien souvent, ça traîne des puces et autres cochonneries.

Si ça se trouve, y'en a qui ont la rage. Ou pire.

Ah bon, y'a pire que la rage ?

Ouai, on dit qui y'en a, ils traînent la mort avec eux.

La mort ?

Y'en a qui disent, que dans d'autres pays, c'est pas des chiens, mais des chacals, tellement ils sont repoussants. Les vieilles momies, dans leurs tombeaux, ben elles sont gardées par des chacals dehors. Voilà pourquoi ça fait peur, un chacal, c'est le résident de la vallée mes morts.

Elle est pourrie, ton histoire.

Mais c'est vrai ! Les vieux pharaons, ils en avaient peur. Tellement qu'ils disaient que leurs morts étaient emportés par un type bizarre, un homme avec une tête noire et des oreilles pointues.

Baaah, ça devait être moche !

Mais tais-toi ! C'est moi qui raconte. Ouai, donc, ce mec bizarre, bah, il avait quand même peur d'un truc. C'était pas lui, la mort, mais c'était autre chose. Et c'est de ça qu'il avait peur.

Je comprends plus rien moi…

Silence ! Et donc, cette chose, c'était un chien… je crois. Mais pas n'importe lequel ! Un chien errant, que même les chacals aimaient pas. Il gardait le monde des morts, tout ça. Il faisait tellement peur que certaines personnes ont cru qu'il avait plein de têtes, genre un gros monstre repoussant. D'autres ont dit qu'il était très grand, que sa bave pouvait même faire fondre les rochers. Les gens disaient qu'on pouvait pas le chasser parce qu'il se transformait en fille pour échapper à leur attention.

C'est débile… c'est pas un Cerbère, plutôt ?

Ouai… mais non ! En fait, c'était vraiment un chien. Mais, il apportait la mort. C'est pour ça.

Ton histoire est vraiment trop nulle. Tu l'as inventée ou quoi ?!

Noooon, j'ai lu ça dans un vieux bouquin qu'il y avait dans une maison abandonnée là-bas.

Mais t'es fou !! On a pas le droit de fouiller dans les vieilleries des maisons comme ça ! C'est dangereux… certains disent que si ces maison ont été détruites, c'est parce qu'elles renfermaient quelque chose de… pas normal.

T'inquiètes pas, j'ai juste feuilleté le livre, et ensuite je l'ai remis à sa place, c'est pas comme si…

… Quoi ?

Nan rien. J'ai cru entendre un chien aboyer, dehors."


~ ~ ~ ~

Les mythes furent des légendes, les légendes des faits réels, les faits réels des successions d'événements que le commun des mortels ne peut toujours comprendre. Leur plus grosse erreur fut de croire en moi.

Je les fais tous trembler. Peu importe l'époque. Les pharaons eux-mêmes savaient que leurs dieux me craignaient. Leurs chacals hurlaient à mon approche. Ces conquérants, tel Alexandre le Grand, ont même fait un détour dans leurs conquêtes, afin de m'éviter. Les nomades me connaissent et me respectent, de crainte que je n'emporte leurs chevaux et leurs enfants. Même les courageux vikings, explorateurs hardis, et leur walkyries, s'écartent de mon chemin. Je cours les steppes, seule, bête écarlate dans les herbes grisonnantes.

Je n'ai pas d'âge. Ou alors, beaucoup trop. J'ai cessé de compter depuis bien longtemps. Je vagabonde entre les mondes, je croise les morts. Ils ne me regardent pas. Ils n'osent pas. Ils m'ont déjà vue, en fait. Pas forcément leur meilleur souvenir, d'ailleurs. Je n'ai rien contre eux, ils ne m'en veulent pas. C'est mon office, rien de plus. Je les empêche de fuir, mais je les protège des intrusions, de l'extérieur.

Avec le temps, beaucoup de temps, je suis tombée en relative désuétude. Bien trop de morts d'un coup. Ils arrivent en masse, trop dur à gérer. J'essaye de comprendre pourquoi. Je me mêle à eux, de plus en plus.

Là-haut, c'est un véritable chaos. L'enfer a changé de place sans que je m'en rende compte. Le tableau est désolant. Mais rien, je ne ressens rien. Il y a toujours eu, plus ou moins d'altercations. Mais là, c'est plus violent. Leur folie les a dépassés depuis bien longtemps, ils ont franchi leur limite sans le voir. Ils massacrent. En masse. Je ne fais rien. Ce n'est pas à moi d'intervenir. Je regarde.

A force de rôder parmi eux, j'ai dû perdre de ma force. Je pense, agis de plus en plus comme ces êtres étranges. Même mon apparence est devenue tellement similaire. Ils continuent à détruire. Se détruire eux-mêmes. Je commence, à ressentir une certaine nausée. Il en faut pour m'écœurer. Mais ça fait beaucoup, maintenant. J'ai beau, voyager, courir toujours plus loin, le même décor est planté.

Ils n'ont plus peur de moi. Ils ne me connaissent même plus. Oubliée. Comme leur ancienne foi, leurs anciennes valeurs. Je fais partie du passé, désormais.

La lumière vive, les cendres, le bourdonnement incessant. Tout me fatigue, je dois me retirer quelque part, loin de cette fureur. Je ne sais plus quel jour on est. Mes yeux se ferment tous seuls. Pour la première fois, je vais, prendre un peu de repos.


* * *
Les âmes sont en colère.

L'odeur de soufre, de sang, de mort, tout me réveille. Depuis combien de temps suis-je endormie ? Je n'en sais rien. J'ai perdu la notion du temps depuis trop longtemps maintenant. Je reviens à eux. Ils sont encore plus fous que lorsque je les ai quittés. Ma répulsion pour eux grandit, tout comme cette fureur qui se tapissait au fond de mon âme. Non. Je crois que je n'ai pas d'âme. Mais la fureur est bien là. Je veux leur inspirer la terreur, encore une fois, gronder ma vengeance et me pencher au-dessus de leurs corps inanimés, afin de leur faire sentir qu'ils ne se débarrasseront pas de moi aussi facilement.

On ne peut lutter contre leur nature, leur bestialité est trop présente. Depuis la nuit des temps, et ce, jusqu'à leur crépuscule, ils s'arracheront les tripes. Alors, je vais marcher en leur sens. Je vais leur faire sentir mon souffle sur leur nuque, et eux, cramponnés à leur fusil, la peur au ventre, ils rampent, n'osant se retourner. Pas la peine, ils savent que je suis là.

C'est à eux d'avoir cette nausée dorénavant. Je les terrorise à nouveau. Je me sens revivre.

Ils ont le culot de penser que leur dieu va les sauver. Pour qui se prend-t-il. J'en ai fait trembler d'autres avant lui. Il ne pourra pas les sauver. Je reprends mon office.

Ce conflit particulier fut plus funeste que les autres, apparemment. Les hommes en tête furent bien cruels. Ma plus fructueuse saison, si l'on peut dire. Les massacres ont même continué après leur trêve, bande d'hypocrites. Toutes ces âmes n'étaient pas noires, loin de là. Mais les plus sombres furent dévorées, je vous le garantis. Ils avaient même élaboré des moyens de se débarrasser de leurs semblables d'une sorte de manière collective et rapide. Je n'ai pas touché à ceux-là. Je n'ai pas osé.

Mes pensées sont confuses maintenant. Je deviens comme eux.

Je ne sais plus où donner de la tête. Les conflits sont partout. Je fais une pause dans un drôle d'endroit. Enfin, c'est relatif. Il fait froid, il neige souvent. Les gens font grise mine, comme leur ciel. Je veux comprendre pourquoi. Je veux prendre le temps de m'arrêter. Je me mêle à eux, chose que je n'ai pas faite depuis… j'ai oublié. Ils disent que je suis belle. Ils veulent savoir d'où je viens, Je ne réponds pas. Alors, en général, ils me donnent à boire. On dirait de l'eau, mais ça brûle. J'aime beaucoup. Ils rient fort, parce que je bois beaucoup, comme eux, mais mon visage ne prend jamais la même teinte que mes cheveux. Quand leur présence me fatigue trop, je repars dans la neige.

Ils aiment beaucoup le rouge ici. J'aime bien ces gens. Ils souffrent énormément. Je commence à ressentir de la compassion. Il est temps de partir, je m'éloigne trop de moi-même.

Je commence à avoir trop froid. Je ne ressens jamais rien d'ordinaire. Je vais vers l'Ouest, on murmure qu'il y fait plus beau là-bas. Quand j'arrive là-bas, un mur se dresse devant moi. Je suis un peu déçue, mais d'autres encore m'offrent un verre. Un gros verre d'ailleurs. Je leur dit que je ne connais que l'eau qui brûle, ils disent qu'ils vont plutôt me faire boire de l'or, de l'or comme mes yeux. Ils disent qu'ils n'aiment pas le rouge ici, mais l'or, oui. Pour la première fois, je leur souris.

Un jour, j'entends des cris, de la musique, une liesse générale. Je viens les voir. Un pan de mur s'est écroulé. Ils pleurent, ils rient. Je ne dis rien, je les regarde. Je ressens un pincement dans ma poitrine. Je souris à nouveau.


Les gens sont enfin de retour chez eux. Et ma terre me manque. Pourrais-je seulement la retrouver depuis le temps. Alors, je repars. Vers l'Est, légèrement au Sud. Je marche au gré du vent, je ne suis pas pressée. Je savoure un peu de quiétude.

Ça ne dure pas longtemps. La mort plane à nouveau à mesure que j'avance. Soudain, le ciel me tombe sur la tête. Je me suis fait surprendre. Je détale plus loin. Me voilà, bête sanguinaire, qui fuit devant l'agitation. J'ai honte. Je grogne à nouveau. J'entends des enfants. Ils murmurent quelque chose…

… Ils parlent de chiens errants.

~ ~ ~ ~
["μυθολογική εγκυκλοπαίδεια", page 321]
[Cerbère] - Κέρβερος
Folklore ayant vu le jour en Moyen-Orient et réinterprété ensuite par les Romains, faisant référence au Chien des Enfers gardant l'entrée du monde des morts de toute intrusion ou fuite. Sa légende voyagea à travers l'Europe et l'Afrique du Nord jusqu'en Asie Centrale.


"Súlfrdrasil" – déclinaison de la langue nordique traduite comme "Loup Redoutable", nom attribué au Cerbère dans leur mythologie. Il est tenu à l'écart des âmes des guerriers et des champs de bataille par les Walkyries. Très peu de récits sur le sujet, uniquement quelques allusions par le biais de Fenris, Hel. Vague référence au Ragnarök.

"Neser" – (prononcé Nésère) de l'Egyptien ancien, "Feu", en relation avec l'élément que le Cerbère incarne. Il prend l'apparence d'un chien (parfois aussi confondu avec un chacal, voire Wepwawet; Anubis) possédant une fourrure rouge et un masque noir. Guide les âmes perdues vers le Duat (monde des morts) et dévore les pêcheurs. Ne participe pas au Jugement Dernier, mais œuvre uniquement entre les deux mondes.

"Kérberos" – le nom donné dans la mythologie grecque et romaine au chien à (généralement) trois têtes gardant les portes de Hadès, maître des enfers. Il empêchait ainsi ceux passant le Styx de pouvoir s'enfuir.

"Смерть завывать" – la "Mort Hurlante", surnom donné au Cerbère par les guerriers cosaques en campagne dans les steppes orientales, après avoir entendu des dizaines de chiens hurler à la mort à l'issue d'une journée particulièrement sanglante. La coutume disait que les premiers guerriers tombés lors d'une charge gagneraient le respect du Cerbère qui les épargnerait et les autoriserait à rejoindre le paradis.


Ces différentes légendes ont un point commun, celui de traiter d'un chien aux tons rougeoyants qui apparaît là où la Mort frappe le plus fort et qui guide les âmes méritantes vers l'autre monde, dévorant les autres. Il peut se mêler aisément aux humains en prenant l'apparence d'une jeune femme (voire Djinn) mais dans un but principalement pacifiste et solitaire.

Plusieurs témoignages réunis aux quatre coins du continent ont permis de déterminer l'apparence globale de la créature sous forme humaine : cheveux rouges, yeux dorés/argentés (sources invérifiées), taille moyenne, gabarit très léger. Contrairement aux idées reçues, le Cerbère montre très peu d'agressivité sous cette forme et se tient principalement à l'écart de toute agitation. En revanche, il n'abandonne jamais sa proie et évite de se faire surprendre dans n'importe quel cas. On peut se douter de la venue du Cerbère si tous chiens des alentours se mettent à aboyer. En effet, la créature est très mal supportée par ses congénères, toutes sous-espèces confondues.

Un folklore très prisé durant l'antiquité et le moyen-âge, qui perdit de sa notoriété au terme des dernières Croisades. L'essor du christianisme entraîna la disparition de ce mythe que l'on jugeait blasphématoire. Quelques rares ethnies et tribus croient encore à l'existence du Cerbère et content ses aventures à leur progéniture afin de perpétuer la légende...


Dernière édition par Neser le Mer 1 Avr - 22:43, édité 1 fois
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Emploi RPG : PNJ et Admin, ça suffit pas ?
Date d'inscription : 01/12/2008

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MessageSujet: Re: Nεsεr   Nεsεr EmptyMer 1 Avr - 14:54

Oh, bienvenue, bienvenue loup rouge n.n Ta fiche est magnifique, rah je suis gâté >< Ta signature est faite... Parfait, parfait sauf... l'avatar D:

Citation :
La taille maximale d'un avatar est de 200*400 et la taille minimale de 150*250

Alors à moins que j'aie vraiment une vue très basse et des hallucinations, c'pas bon °° Si tu as besoin de quelqu'un pour le redimensionner, tu peux m'envoyer l'image et je m'en charge n.n (donne moi juste la taille que tu désires et je me débrouillerai x) )


Editationnage :

Détail réglé, fiche validée !
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