Maléfique Alice

« Je suis en retard, je suis en retard ! »

*Mais qu’est-ce qu’il me fait lui…*

Alice entrouvrait les yeux, et faillit tomber de l’arbre où elle s’était perchée pour écouter cette foutue histoire que sa sœur lui lisait. Elle l’emmerdait elle aussi avec son conte à deux sous ! D’ailleurs où est-ce qu’elle était passée ? La jeune fille envoya bouler d’un revers de main sa chatte Dina, qui se rattrapa sur ses pattes à la dernière minute dans un miaulement indigné.
Oui, sa sœur avait réellement disparue. Alice en fut soulagée.

*Elle peut se noyer comme une pauvresse sous un pont de toute façon… Rien à foutre.*

Elle descendit souplement de l’arbre, sa courte jupe, ou tablier, se relevant. Qu’elle vision lubrique apparue alors ! Mais rien de plus commun chez notre Alice. C’est une garce, une affreuse jeune ou petite fille, on ne sait plus très bien… Elle aime la traitrise, le vice, la lubricité, la flânerie, la paresse, la gloutonnerie, et use de tout les pêchés capitaux qu’il peut exister sur cette terre.

Et voilà que le lapin blanc arriva, avec son énorme montre et sa redingote rouge.

« Je suis en retard, je suis en retard ! »

Alice lui courut après, sa chatte sur les talons, si on peut dire. Le lapin courait lui à vive allure, et s’engouffra dans un terrier. Alice, curieuse comme pas deux voulue faire la maligne et y entrer aussi. Sauf que pour ça, il a fallu se mettre à quatre pattes, et « pff », robe retroussée, elle montrait sa petite culotte au grand jour…

Mais ce n’était point cela le plus important. C’est qu’elle tomba la tête la première dans un trou sans fond, la gourgandine. Elle poussa un petit cri digne d’une demoiselle, mais sa jupe n’était pas là pour la retenir tel un parachute, et elle chuta désespérément. Ne me demandez pas ce qui la sauva, mais toujours est-il qu’elle se retrouva sur ses longues jambes quand elle termina sa chute. Elle ne manqua pas de remettre son décolleté en place avant de repartir à la recherche du lapin blanc.

Il n’était pas loin, le coquin, à courir et à sauter partout en criant qu’il était en retard. Et puis Alice, rouge comme une pivoine, commençait à en avoir marre de courir, elle.

Mais soudain, le long couloir où ils étaient se transforma en un chemin de terre légère avec un paysage des plus jolis. Alice se fichait éperdument de la beauté des alentours, ce qu’elle voulait c’était attraper ce fumier de lapin qui ne voulait décidemment pas lui dire où il allait comme ça, à une si vive allure. Essoufflée, elle arriva devant une clôture finement peinte qui entourait une maison plus qu’étrange. Mais cela n’alarma toujours pas la vicieuse, et elle s’y engouffra, à la suite du lapin blanc.

Elle réussi enfin à le rattraper dans l’escalier, et méchante comme elle était, elle lui fit un croche pied. Il tomba à la renverse et s’écrasa, assommé, contre le mur du bas.
La capricieuse, inquiète pour rien au monde, descendit tranquillement, et se mis à califourchon sur la bestiole, qui reprenait à peine ses esprits.

« Je suis en retard, je suis en retard ! »

Elle prit un sourire plus que charmeur, et lui demanda poliment pourquoi était-il si en retard ? Le lapin, coupé dans son élan par la beauté flagrante de la demoiselle, ne se souvint plus, tout à coup, pourquoi il était en retard. Mais il se souvint en revanche, tout à coup, qu’il avait autre chose à faire avec Alice cette fois. Alice, quant à elle, ne se fit pas prier deux fois.

Et il arriva ce qu’il devait arriver.

Après cet acte, vous serez d’accord avec moi, plus qu’infâme entre un lapin et une jeune fille, de bonne famille de surcroît, vous serez encore plus surpris si je vous dis que notre chère Alice allait s’en aller en douce après avoir profité d’une fringance assez exceptionnelle en la matière. Mais elle ne fit pas seulement ça. Sa méchanceté reprenant le dessus, elle décidait alors de laisser un petit souvenir cuisant à Mr. Lapin.

Mais juste au moment où elle allait mordre l’attribut du lapin endormi, elle entendit comme des voix. Des voix bien étranges, qui lui disait de venir, ou quelque chose dans le genre… Bizarre. Elle décidemment de ne pas y prendre garde, et sa bouche s’ouvrit un peu plus grande encore avant de claquer, mais les voix devinrent plus fortes et lui fit lâcher prise à contrecœur. Pour une fois, elle écouta…

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